Eau Secours
Association des usagers de l'eau du bassin Rhône Méditerranée

Aux rames galériens !

L'eau du Grésivaudan mérite un débat (2004-2015)

 

Monsieur le commissaire enquêteur,
Mairie de Meylan
38240 MEYLAN

Le dossier soumis à enquête publique par le SIERG (Syndicat Intercommunal des Eaux de la Région Grenobloise) concerne un projet de doublement de la conduite d'alimentation en eau potable du Grésivaudan située entre Gières et Crolles. Il est motivé par l'évolution des besoins des industries de la micro électronique du pôle Crolles/Bernin lesquelles concentrent à elles seules 97% de l'évolution des besoins à l'horizon 2020.

Ce projet n'est pas urgent. Il est non fondé, inutile, non sécurisé, coûteux et non financé.

Il n'est pas urgent : le volume d'eau fourni par le SIERG en 2004 a connu une baisse notable de 4% par rapport à 2003.

Il est non fondé : non seulement l'évolution des besoins n'est pas démontrée (les chiffres affichés ne sont pas motivés), mais la valeur de référence utilisée (prévision 2004) est biaisée car elle est surestimée de 30%.

Il est inutile : une fois le biais éliminé, l'évolution des besoins en eau à l'horizon 2020 ne dépasse pas les 20 000 m3/jour, capacité de transit qui reste compatible avec la canalisation actuelle.

Il n'est pas sécurisé : tant techniquement (la partie amont du réseau entre Echirolles et Gières conserverait une seule conduite de faible diamètre et les surpresseurs prévus augmentent les risques d'incidents techniques et les captages et les réseaux sont soumis aux risques de Séchilienne et au couloir de la chimie) que par rapport aux ressources en eau (les scénarios envisagées mobiliseraient les capacités actuelles à 100%).

Il est coûteux : estimé à 26,2 millions d'euros valeur 2003, il est affiché pour les besoins de l'enquête à hauteur de 18,4 millions d'euros. Or, ce montant n'inclut ni le lot 1 du marché public (2M), ni les coûts de stockage sur Crolles (5M), ni les frais d'actualisation (2M), ni le coûts des surpresseurs (3 à 5M), soit un coût final supérieur à 30 millions d'euros, sans compter la nécessité à moyen terme de doubler la canalisation amont si les évolutions étaient conformes à celles affichées.

Il n'est pas financé : les industriels, les communes de Crolles et Bernin et le Conseil général ne se sont pas engagés faisant porter un risque élevé sur les seuls usagers domestiques (plus 40% d'augmentation de tarifs).

Enfin, ce projet, qui ne constitue que la première tranche d'un projet plus global, est soumis à enquête sans présentation de solutions alternatives.

Pour l'ensemble de ces raisons, je vous demande de bien vouloir émettre un avis défavorable.

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